Génération Z : comment la manager pour la fidéliser ?

Maintenant que les entreprises ont appris à apprivoiser la génération Y, voilà que la génération Z pointe le bout de son nez avec son propre lot de challenges ! Aussi connue sous le nom de « génération Refresh » ou bien « Digital Intuitives », elle englobe les individus nés entre 1996 et 2015. Encore plus connectés que les Y, les Z ont un rapport très particulier au monde du travail et aux nouvelles technologies… qui n’est pas toujours en adéquation avec les entreprises et les managers d’aujourd’hui. Pourtant, ils représentent le futur et constitueront bientôt la majorité des équipes. C’est pourquoi il est primordial pour les entreprises de comprendre leurs attentes afin de pouvoir continuer à attirer les meilleurs talents… et à les fidéliser !

Elodie Gentina, enseignante et chercheuse à l’IESEG et spécialisée sur les problématiques de la génération Z explique les enjeux des différentes générations de la manière suivante :

« Pour les X (1965-1980), l’entreprise était une sorte de substitution de la famille. Le travail était extrêmement important, il fallait un bon salaire et un bon boulot pour s’en sortir dans la vie. Les Y (1980-1995) étaient plutôt dans une logique donnant-donnant : l’entreprise devait leur montrer ce qu’elle pouvait leur apporter, et, si ça valait le coup, ils s’investissaient en retour. Pour les Z, c’est encore autre chose. Ils n’arrivent pas à se projeter, et remettent vraiment l’entreprise en question. »

En parallèle, une étude menée sur le sujet par la PNB Paribas appelée « La Grande InvaZion » nous apprend que les jeunes de la génération Z ont beaucoup d’aprioris négatifs sur le monde de l’entreprise. Quand on leur demande de choisir un mot pour le décrire, voici ceux qui ressortent le plus : « dur », « compliqué », « difficile », « jungle », « impitoyable », « fermé ». La preuve que les entreprises vont devoir redoubler d’efforts pour casser ces préjugés et réconcilier cette génération avec le monde du travail. Mais comment faire pour réorganiser l’entreprise en fonction de ces nouvelles attentes ?

Le management

Le rapport à l’autorité de la génération Z est un peu différent de leurs aînés : ils accordent leur respect non pas en fonction d’un titre ou d’un diplôme mais en fonction des compétences. Ils cherchent avant tout un manager capable d’entreprendre, de leur faire confiance et d’écouter. D’ailleurs, plus de 6 sur 10 d’entre eux citent l’écoute comme une des qualités les plus importantes pour un manager. Ils veulent avant tout une personne qui leur ressemble et qui les comprenne : une sorte d’égal, en quelque sorte.

Attention, ce n’est pas pour autant qu’ils sont anti-hiérarchie, au contraire. Une étude menée auprès de jeunes de 15 à 22 ans a montré que près de la moitié d’entre eux sont d’accord pour conserver les niveaux hiérarchiques au sein des entreprises. Ce n’est donc pas le concept même de la hiérarchie qu’ils remettent en cause mais son exécution. Plus question d’obéir aveuglément à un manager sans poser de question, surtout si ce dernier n’a que son titre de manager à montrer et n’a pas « fait ses preuves » auprès de son équipe. En d’autres termes, l’autorité et le respect se gagnent avec l’expérience.

La curiosité

La particularité de la génération Z est qu’elle est née avec internet et qu’elle est donc habituée à avoir une source infinie d’information au bout de ses doigts. Cette facilité à s’informer a rendu ces jeunes naturellement très curieux : ils sont toujours à l’affut des nouvelles technologies et ont maîtrisé l’art d’apprendre seul. Ils savent où et comment chercher l’information et n’ont quasiment besoin de personne pour monter en compétence.

C’est une génération qui n’a pas peur non plus de poser des questions et qui aime comprendre pourquoi. Cette tendance peut déstabiliser certains managers qui ne sont pas habitués à avoir à répondre à autant de questions et à avoir à justifier chaque mission donnée. Mais la génération Z n’est pas du genre à acquiescer sans discuter et demande même à avoir son mot à dire sur la stratégie de l’entreprise.

Les Z aiment le challenge et les missions trop longues peuvent vite les ennuyer, car ils n’aiment pas avoir l’impression de rester bloqués trop longtemps sur la même chose. Ils attendent qu’on leur confie des missions difficiles et différentes pour constamment apprendre de nouvelles choses. En cela ils diffèrent aussi beaucoup de leurs aînés : ils n’ont pas peur de l’échec ! Bien au contraire, pour eux il est tout à fait normal de se tromper si l’on veut progresser et ils auront beaucoup de respect pour le manager qui sera capable de leur répondre « Je ne sais pas. »

La communication

Les Z sont très demandeurs de feedback informels. Ils n’ont pas nécessairement besoin de points officiels et réguliers, mais aiment que leur manager prennent quelques minutes dans la journée pour leur faire un retour sur leur travail, et ce dans un cadre plutôt détendu.

Aussi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la génération Z préfère les échanges en personne plutôt que digitaux.

De la flexibilité… et du fun !

Alors que la génération Y mettait l’accent sur la reconnaissance, la génération Z, elle, veut avant tout s’amuser ! Ainsi, entre deux postes similaires ils auront plutôt tendance à choisir l’entreprise la plus « fun ». Cela englobe aussi bien l’ambiance de travail que l’environnement : ils sont sensibles aux lieux de travail flexibles et conviviaux. Entre un open-space classique et des bureaux modernes avec une belle terrasse, le choix est vite fait.

Cette flexibilité est attendue également sur les autres conditions de travail : les Z accordent une grande importance à l’équilibre vie pro-vie perso.

 

Pour conclure, la génération Z est assez similaire de la génération Y ; leurs attentes se ressemblent mais les plus jeunes désirent un changement plus radical sur le management et la vie en entreprise. Il y a fort à parier que les générations à venir seront de plus en plus intransigeantes sur la flexibilité et l’autonomie !

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