À quoi ressemblera le management après la crise ?
Les évènements inattendus de cette année ont créé une véritable révolution chez les entreprises. En l’espace de seulement quelques semaines, il a fallu s’adapter très vite à une situation inédite, nous forçant à revoir nos méthodes et nos outils. La gestion de la crise et la généralisation du télétravail ont notamment poussé les managers à revoir leurs pratiques. Comment manager une équipe à distance, tout en s’assurant que les collaborateurs restent motivés et engagés ? Comment entretenir l’esprit d’équipe entre des individus qui ne se voient plus quotidiennement ?
Le challenge est de taille et les entreprises qui parviendront à le relever et à tirer les bonnes leçons de cette crise connaîtront une croissance et une transformation rapide. Selon une enquête, la distanciation sociale et le confinement ont permis de renforcer la confiance en entreprise, d’inciter les collaborateurs à prendre plus d’initiatives et être plus autonomes. Le management se trouve actuellement à un tournant décisif et tout repose sur ce qui restera de toutes ces évolutions après la crise. Alors, à quoi ressemblera le management à ce moment-là ?
Bienveillance/Empathie
La bienveillance est devenue le coeur du management 2.0. Il n’aura pas fallu attendre la crise pour savoir que le bien-être et l’engagement des collaborateurs étaient des critères-clés de performance. Mais cette année a poussé bien des managers à mettre la théorie en pratique, face à des collaborateurs anxieux, parfois forcés à travailler plus pour combler les manques de la crise. Être à l’écoute, rassurer, exprimer sa reconnaissance, penser à féliciter les collaborateurs quand ils le méritent… Bref, autant d’actions simples à mettre en place mais qui font toutes la différence. Il ne fait aucun doute qu’on préférera toujours travailler et donner le meilleur de nous-mêmes pour des managers empathiques qui savent apprécier nos efforts. C’était le cas hier et ce sera toujours le cas demain !
Donner du sens
Il n’a pas toujours été facile de rester motivé cette année, avec le déferlement de mauvaises nouvelles qui nous est tombé dessus. Pour encourager leurs équipes, les managers ont dû recontextualiser les actions en objectifs concrets, en expliquant le sens de ces objectifs. En règle générale, nous avons tous en nous un côté altruiste et on aime faire un travail qui permet d’aider les gens. Au lieu de dire « Il faut traiter X dossiers par jour, point final ! », il est préférable de mettre en avant le bénéfice que les clients en retireront.
Autonomie/Confiance
Encore une fois, il n’a pas fallu attendre la crise pour remettre en question les modèles hiérarchiques classiques. Nous savions déjà que l’entreprise du futur adopterait plutôt une organisation horizontale où chaque collaborateur pourra faire preuve d’initiative et d’autonomie.
Dans ce contexte, le manager aura toujours sa place mais son rôle sera différent. Il ne s’agira plus exclusivement de donner des directives et de contrôler les résultats ; il s’agira davantage de coacher les équipes et mettre à leur disposition les outils et l’environnement nécessaires pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs et d’évoluer.
Le « management à la papa », un modèle encore présent dans certaines entreprises, est définitivement amené à disparaître. En effet, une telle stratégie est inefficace face à l’incertitude. Et si cette crise nous a appris quelque chose, c’est qu’on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Rien ne sert donc de faire des plans rigides quand on ne sait pas de quoi demain sera fait.
Le manager du futur délaissera les plans stricts et fera preuve de plus d’agilité et de souplesse. Il privilégiera la créativité et l’innovation, encourageant notamment l’intelligence collective pour faire évoluer l’entreprise. Le manager du futur sait que l’union fait la force et qu’il aura besoin de ses équipes pour avancer. Chaque action mise en place découlera d’un effort de collaboration et non plus d’une série de directives.
Aujourd’hui, on appelle cela le Lean Management, qui repose sur le fait que la stratégie globale d’une entreprise pour atteindre ses objectifs doit être capable d’évoluer et de s’adapter en fonction des situations. Cette méthode de management encourage donc les collaborateurs à participer activement à la définition de cette stratégie et repose notamment sur l’évolution individuelle et collective des employés. Le Lean Management se construit donc sur une logique d’amélioration continue.
Et les recrutements ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la crise n’a pas complètement arrêté les recrutements. Dans certaines situations, elle a même permis d’engendrer des créations de postes, notamment dans le secteur de l’informatique. Les nombreux outils technologiques ont permis de pouvoir mener des process de recrutement à distance.
Mais le problème se pose une fois le collaborateur embauché : une fois qu’on lui a fait livrer ses outils de travail à domicile, comment s’assurer que son intégration au sein de l’équipe se passe bien ? Il n’est pas facile de rejoindre une entreprise à distance, que ce soit pour se former aux outils et aux méthodes que pour faire connaissance avec ses nouveaux collègues. Le télétravail empêche notamment les échanges un peu plus informels que l’on pourrait avoir à la machine à café, par exemple.
L’on-boarding à distance est donc un autre challenge que les entreprises vont devoir relever alors que les recrutements digitaux vont s’imposer de plus en plus. En effet, l’intégration d’un nouveau collaborateur est une étape très importante pour sa réussite à long terme dans l’entreprise. Il s’agit pour le manager de trouver une solution pour développer son engagement et son appartenance à l’entreprise malgré son éloignement physique.
Pour conclure, on s’aperçoit que la crise pousse finalement les entreprises à revoir leur organisation entière : le partage de connaissances entre managers et collaborateurs, les recrutements, la montée en compétences, les méthodes managériales, etc.
Les managers qui possèdent de fortes compétences humaines sont ceux qui seront capables d’accompagner leurs équipes à travers cette crise et de s’assurer que tout le monde en ressorte grandi.