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L’obsolescence des compétences : le fléau du 21ème siècle ?

Selon les résultats d’une étude menée par Dell et l’Institut du Futur en 2018, 85% des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui. Entre les nouveaux métiers et ceux déjà existants qui seront amenés à changer, tous les secteurs d’activités seront touchés.

En effet, les nouvelles technologies accélèrent l’obsolescence d’un certain nombre de métiers, mais aussi de nos compétences. Avec la disparition rapide de ces emplois, la stabilité économique du pays est également en danger. Un sondage, lui aussi réalisé par Dell auprès de 4000 décideurs de haut rang du monde entier, montre que 45% d’entre eux ont peur de devenir « obsolètes » d’ici trois à cinq ans. Selon une autre étude, c’est aussi le cas pour 54% des cadres supérieurs français.

Qu’est-ce que l’obsolescence des compétences ? En 1974, l’auteur Kaufman la décrit comme « l’insuffisance des savoirs ou compétences actualisés nécessaires à un travailleur pour continuer d’être parfaitement performant dans son activité professionnelle actuelle ou future. »

En 1987, on estimait la durée de vie moyenne d’une compétence à 30 ans. Cela explique pourquoi les salariés de l’époque avaient une employabilité forte tout au long de leur carrière. Cependant, cette durée de vie a chuté de 12 à 18 mois, aujourd’hui. C’est encore pire dans le secteur de l’informatique, où certaines compétences techniques nécessitent une actualisation tous les 6 à 12 mois.

On le répète souvent, le monde du travail a changé. Le rythme d’une carrière s’accélère et les salariés se forment le plus souvent directement sur le terrain via des projets relativement courts. Pour survivre à ces changements rapides et conserver son employabilité, il va devenir indispensable d’être capable d’actualiser et de renouveler ses compétences, mais aussi d’être capable d’en assimiler d’autres, rapidement. D’après une étude réalisée récemment, les salariés de demain, qui sont aujourd’hui encore étudiants, auront déjà eu entre 8 et 10 emplois avant de passer la quarantaine. Selon Dell, beaucoup seront des travailleurs en Freelance, ce qui leur permettra d’acquérir de nombreuses compétences et une adaptabilité à différents environnements de travail.

Les millennials vivent déjà un peu cette situation ; ils sont nombreux à avoir déjà travaillé au sein de plusieurs entreprises en quelques années seulement, ils aiment le changement et le challenge constant. Cela leur a permis de développer rapidement leurs compétences et d’en acquérir de nouvelles, rendant ainsi leurs profils plus attractifs sur un marché de l’emploi très compétitif.

L’étude de Dell et de l’Institut du Futur prédit d’ailleurs que « la capacité à acquérir un nouveau savoir vaudra plus que le savoir déjà appris. ». L’apprentissage du métier en lui-même devient donc de plus en plus désuet, et fait place à l’apprentissage… de l’apprentissage !

L’OCDE (L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques) conseille notamment de développer ces quatre compétences indispensables pour assurer son employabilité dans le futur :
– la capacité à coopérer,
– à communiquer,
– la créativité,
– l’esprit critique

On s’aperçoit donc que le savoir-apprendre est amené à devenir plus important que le savoir-faire et le savoir-être. Cela signifie aussi que les entreprises devront déployer des plans d’action pour accompagner leurs employés dans le développement de leurs compétences, et ainsi assurer leur compétitivité.

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