Les Français souffrent d’un manque de reconnaissance au travail

Selon un sondage réalisé fin 2018 par IFOP, il semblerait qu’une grande majorité des français (76%) soient globalement satisfaits de leur situation professionnelle.

En plus d’être une amélioration par rapport à l’année dernière (+4 points), c’est aussi un taux record depuis 2008. Parmi les critères clés de satisfaction, on retrouve principalement le niveau d’autonomie et le contenu des missions.  Cependant, plus d’un actif sur deux a le sentiment que son travail n’est pas reconnu à sa juste valeur…

Ce manque de reconnaissance peut être notamment ressenti financièrement, puisqu’ils sont aussi plus de la moitié à s’estimer mal payé. Mais pas que : 59% considèrent également ne pas avoir de « perspectives d’évolution motivantes » et 40% considèrent que leurs possibilités de formations sont « insuffisantes ou pas assez personnalisées ».

Une situation qui affecte beaucoup leurs performances au travail. En effet, ils sont 33% a avoué que leur motivation diminue.

« C’est un mal français typique. C’est culturel, les managers ne félicitent pas assez leurs équipes, même pour des petites victoires ou des succès du quotidien. Cela entraîne une certaine morosité dans l’entreprise », explique Yohann Marcet du groupe SOS, qui accompagne les entreprises dans le domaine de la transition sociale et environnementale et à l’origine de cette enquête.

Les attentes des salariés vis-à-vis de leurs entreprises changent ; la quête de sens et le bien-être sont devenus des priorités. Ces sujets seront d’ailleurs adressés en 2019 lors d’une concertation des partenaires sociaux sur la qualité de vie au travail.

Les salariés ont de plus en plus la volonté de voir leur entreprise afficher « une identité et des valeurs fortes » et ainsi avoir le sentiment d’être pleinement impliqués dans les projets et la stratégie.

En 2016, une enquête menée, entre autres, par l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail révélait que plus de la moitié des actifs interrogés se considéraient non satisfaits par la politique de reconnaissance adoptée par leurs entreprises.

Rétributions financières (primes, augmentations…), rétributions symboliques (cadeaux, médailles…) ou bien encore une reconnaissance basée sur le management (plus d’autonomie et de responsabilités) … Bien souvent ces récompenses ne sont accordées qu’après l’atteinte d’un certain résultat, et ne prennent pas toujours en compte l’investissement continu des collaborateurs. Parfois, les objectifs ne sont pas atteints indépendamment de l’implication des équipes, et ne pas le reconnaître peut créer un sentiment d’injustice et de frustration.

Enfin, il est important de souligner que d’après une étude britannique réalisée en 2007, le manque de reconnaissance au travail augmenterait de 1,7 fois le risque de développer une maladie cardiovasculaire et de 2 fois le risque de développer des troubles psychologiques. Des chiffres qui font peur… Entreprises, prenez bien soin de vos salariés !