Un homme et une femme sont assis à une table. Ils rigolent et se tapent dans la main en signe de victoire. Sur la table il y a des dossiers et un ordinateur portable.
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Leadership et vulnérabilité : la recette du succès

Ces derniers temps, il est devenu impossible de parler de leadership sans parler d’authenticité. En effet, le nouveau défi pour les leaders (et les managers) est d’adopter une politique de transparence et de replacer l’humain au cœur de leur stratégie. Mais il y a une autre leçon que la crise sanitaire nous a apprise cette année : il ne peut y avoir d’authenticité sans vulnérabilité.

Jusqu’ici, l’idée de se montrer vulnérable face à leurs équipes était le plus grand cauchemar des dirigeants. Pendant des années, l’image du « patron » et des managers devait être parfaite : ils ont réponse à tout et n’ont peur de rien. On s’imaginait, à l’époque, que laisser entrevoir ses faiblesses pouvait remettre en question notre autorité… et donc notre pouvoir.

Pourtant, il faut beaucoup de courage et beaucoup de force pour se montrer vulnérable face aux autres. Montrer ses émotions, exprimer ses doutes, admettre ses erreurs et dire quand on ne sait pas… Tout cela n’est déjà pas évident à faire en règle générale, ça l’est encore moins face à une équipe que l’on dirige.

Mais c’est le prix de l’authenticité : se montrer tel que l’on est, imparfait. Cela implique notamment une grande confiance en soi : certes, j’ai des faiblesses, mais ça n’enlève pas légitimité de leader. Je mérite d’être écouté et suivi, malgré mes failles.

Quand on réfléchit, cette approche est finalement celle qui a le plus de sens. Dans un monde où les challenges, les incertitudes et les problématiques se multiplient, sommes-nous plus enclins à suivre un leader froid, impassible, qui prétend ne rencontrer aucune difficulté ou un leader humain, sensible, capable de reconnaître ses erreurs et d’en tirer des leçons ? La réponse paraît évidente.

En effet, un leader capable d’accepter ses faiblesses nous encourage, à notre tour, à faire de même. Un environnement où nous sommes libres de faire des erreurs et de partager nos doutes est un environnement propice à l’apprentissage et à l’optimisation de soi. C’est un environnement capable de dévoiler notre vrai potentiel !

Brené Brown, chercheuse américaine en sciences humaines et sociales, s’est distingué dans le domaine avec son TED Talk « The power of vulnerability ». Selon elle, la vulnérabilité « est au coeur de l’innovation et de la créativité ».

En parallèle, selon deux autres chercheurs américains, l’authenticité et la vulnérabilité permettent également de développer des relations plus riches et positives entre les leaders et leurs équipes. Il a d’ailleurs été prouvé que les leaders qui adoptaient cette stratégie avaient des équipes plus engagées et plus performantes.

Il existe trois facteurs-clés pour développer un leadership d’authenticité et de vulnérabilité :

Partager ses doutes et ses peurs

Nous avons tous des doutes et des craintes, et c’est finalement peu rassurant de se trouver face à quelqu’un qui prétend ne pas en avoir, car on se rend vite compte que cette personne nous ment. Un leader capable d’admettre qu’il ne contrôle pas tout suscitera immédiatement l’empathie de ses collaborateurs, ainsi que leur confiance. Les liens au sein de l’équipe se resserreront donc naturellement et une dynamique collective émergera. On se souviendra ainsi de l’adage : seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin !

Admettre ses erreurs 

Il n’y a rien de plus frustrant qu’un dirigeant qui prétend être parfait et qui va jusqu’à blâmer son équipe pour ses propres erreurs. À l’inverse, un leader qui prend ses responsabilités et qui assume ses fautes de parcours inspire non seulement de la confiance, mais également du respect. De plus, une attitude intègre et humaine est inspirante et fédératrice !
Enfin, il n’y a qu’en admettant ses erreurs qu’un leader peut réellement créer une culture du « droit à l’erreur », elle-même absolument indispensable à l’innovation et à la créativité.

Demandez de l’aide

Un bon manager ne se contente pas de proposer son aide, il n’hésite pas aussi à en demander ! Comme disait Steve Jobs : « Cela n’a aucun sens d’embaucher des gens intelligents et de leur dire quoi faire; nous embauchons des gens intelligents pour qu’ils puissent nous dire quoi faire. »
En effet, faire confiance à son équipe et écouter l’expertise de ses collaborateurs est essentiel pour s’améliorer et est de loin la meilleure stratégie à adopter pour la croissance de son entreprise.

Pour conclure, la vulnérabilité est un atout de taille qui, au lieu de mettre l’accent sur vos faiblesses, permet réellement de montrer votre courage et votre force. Les leaders et managers d’aujourd’hui doivent apprendre à lâcher prise et à abandonner leur masque de fer. Il est impossible, à notre époque, d’être dans un contrôle total ; il y a beaucoup trop de doutes et d’incertitudes sur l’avenir. Il faut donc accepter qu’on n’a pas toutes les réponses avant de pouvoir les trouver.

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