L’absentéisme au travail : un véritable fléau
Le comportement des salariés Français est difficile à décrire : tantôt paresseux, tantôt rois de la productivité, champions de l’absentéisme et du présentéisme, ils brouillent parfois les pistes.
Selon une étude, le coût de l’absentéisme atteint les 108 milliards d’euros par an, un chiffre non sans conséquences ! Si ce phénomène représente un coût considérable, il a aussi d’autres effets, notamment sur la productivité et le bien-être des salariés, mais aussi sur la réputation de l’entreprise. Et cela met en avant une réalité préoccupante pour les employeurs.
En effet, un taux élevé de salariés en arrêt maladie peut faire peur aux futurs candidats qui n’hésiteront pas à se tourner vers la concurrence. De plus, un arrêt maladie, même court, engendre des frais comme le remplacement de la personne absente, les frais administratifs ou encore le paiement des délais de carence non pris en charge par la Sécurité Sociale. D’autre part, les tâches du salarié absent s’accumulent et s’incombent au reste de l’équipe, ce qui peut créer des tensions et des retards. Ces mêmes retards peuvent également être la cause d’une insatisfaction des clients, ce qui aura sans aucun doute des conséquences négatives sur la rentabilité et l’image de l’entreprise. Autant de raisons qui démontrent l’importance de comprendre ce phénomène et d’y apporter des solutions.
Les motifs de ces absences sont multiples et il est essentiel de les distinguer pour les anticiper. Même si les arrêts de travail sont généralement de courtes durées (1 à 3 jours) certains sont dus à des problèmes plus graves comme les troubles musculo-squelettiques qui sont la conséquence d’une douleur liée à la répétition d’un même mouvement au travail. Il existe aussi les contraintes familiales. On peut ainsi noter que près d’¼ des foyers Français sont des familles monoparentales et ont cette charge mentale supplémentaire à gérer au quotidien. De plus, l’environnement de travail joue un rôle important sur la santé des individus ; ainsi des problèmes de management ou une mauvaise ambiance au sein de l’équipe peut provoquer des arrêts consécutifs. D’ailleurs, un surmenage prolongé et excessif peut mener au burn-out, reconnu comme une maladie professionnelle, et qui appelle généralement à un arrêt de longue durée.
L’absentéisme, encore trop synonyme de paresse, est peu accepté par les employeurs. C’est pour cela que certains salariés préfèrent venir au travail en étant malades et fiévreux plutôt que d’être absents par peur d’être jugés ou mal vus par leur hiérarchie. Ce qui provoque le cas inverse de l’absentéisme : le présentéisme.
Le présentéisme est basé sur le temps de présence en entreprise et non sur la productivité. Cette « méthode » utilisée par certains salariés donne l’illusion d’être motivé et de produire plusieurs tâches alors qu’en réalité il n’en est rien. Un employé peut rester jusqu’à 8h à son travail en ayant réalisé une ou deux tâches, il sera donc moins productif que l’employé ayant réalisé ces mêmes tâches en moins de 3h.
Il est aussi intéressant de noter que Google autorise ses salariés à utiliser 25% de leur temps pour réaliser des projets personnels. C’est peut-être ce que le salarié souhaite : pouvoir prendre du temps personnel pendant sa journée, et donc diversifier ses tâches pour être plus épanoui.
- Les solutions pour lutter contre ce phénomène qui s’installe
Afin de tirer des leçons de l’absentéisme vous pouvez vous poser plusieurs questions : quel est le profil des absents ? Certains services sont-ils plus affectés que d’autres ? Si oui, ont-ils récemment été restructurés ? Interrogez-vous ensuite sur les conditions de travail, le matériel inadapté, l’inconfort, etc. N’hésitez pas à diffuser si nécessaire, une enquête dans les services concernés par un taux important d’absentéisme. Une fois ces recherches menées, il sera plus simple pour vous de trouver les bons moyens pour réduire l’absentéisme dans votre entreprise.
Dans certaines situations, un aménagement des horaires ou du mode de travail suffira à limiter l’absentéisme et à mettre en place une solution pour chacune des parties. Un salarié absent car il doit garder son enfant malade peut par exemple se voir accepter du temps de télétravail par semaine.
Une fois l’origine identifiée, il faut chercher à traiter la source du problème pour mettre en place des solutions et faire diminuer le taux d’absentéisme de la société. Si les conditions de travail en sont la cause, vous pouvez envisager des solutions pratiques comme l’évolution des postes de travail, du matériel plus ergonomique, un espace de travail anti-bruit, du temps en télétravail, etc. De plus, rester humain et veiller à un meilleur accompagnement des salariés est primordial pour un bon fonctionnement de cette nouvelle démarche qui est de réduire l’absentéisme dans l’entreprise.
N’oubliez pas de sensibiliser les managers et les RH qui ont un rôle essentiel à ce sujet. Ils peuvent même, si besoin, organiser des entretiens mensuels pour mieux comprendre les attentes et les envies des salariés concernés afin d’être capables de détecter les situations à risque.
Alors prêt à renouer avec vos salariés ?