La reconversion professionnelle séduit les Français
Une étude menée par le Groupe AEF, en 2017, révèle que neuf français sur dix souhaitent changer de métier, ou l’ont déjà fait. La reconversion professionnelle est un projet qui est bien vu en France, et même les recruteurs semblent l’approuver.
L’étude du Groupe AEF, basée sur un échantillon représentatif de 1000 français, rapporte que 17% d’entre eux ne désirent pas changer de carrière, alors que 64% y pensent mais hésites encore à passer le cap, et 28% se sont déjà lancé.
Il est important de noter que ce désir de changement est partagé par des actifs de tous les âges. C’est d’ailleurs un rêve pour plus des trois-quarts des français appartenant à la génération Y, et la plupart le réalise. En effet, pour les jeunes diplômés, cette démarche est souvent plus facile car ils démarrent à peine dans la vie active, et ont souvent moins de contraintes personnelles.
Chez les actifs plus expérimentés, ce sont souvent les cadres qui passent le plus souvent à l’action ; ils sont 33% contre 23% non-cadres. Il semble également que le niveau de formation joue un rôle important ; 36% des bac +4/5 ont effectué une reconversion professionnelle, alors que c’est le cas pour seulement 19% des bac +1.
Qu’est ce qui motive cette envie de changement ? La majorité se dit éprouver un besoin fort d’exercer une activité en phase avec leurs valeurs et leurs passions. D’autres expliquent simplement qu’ils s’ennuient à leur poste actuel. Finalement, seulement un français sur cinq est en quête d’une meilleure rémunération.
Cette étude nous montre que, même si beaucoup y pensent, ils sont peu à être allé jusqu’au bout. Changer de métier c’est synonyme de changer de vie, et ce n’est pas une décision facile. La majorité de ceux qui n’ont pas encore sauter le pas disent ne pas savoir par où commencer, et pensent qu’une reconversion réussie n’est possible que grâce à un accompagnement professionnel, avec les conseils d’une coach et un bilan de compétences.
Pour certains, c’est un soucis de formation avec, à la fois la crainte de ne pas en trouver une adaptée à leurs envies, et la crainte de ne pas pouvoir la financer. Pour d’autres, c’est avant tout un problème de temps : trouver un nouveau métier, se former, postuler, etc.
Ce sont surtout les femmes qui s’inquiètent et qui trouvent que ce changement de carrière est difficile à mener, avec 74% contre 60% chez les hommes.
Finalement, ces risques sont largement récompensés puisque six français sur dix qui ont changé de carrière disent se sentir plus épanouis, avec un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, et avec un meilleur rythme de travail.
Selon un sondage effectué par l’institut d’étude indépendant Odoxa, 85% des français estiment que changer de métier au moins une fois dans sa vie est une bonne chose. Un avis partagé à proportions égales selon l’âge et la catégorie socio-professionnel. Il est vrai qu’à présent, en moyenne, les Français occupent quatre à cinq postes différent tout au long de leur vie professionnelle, et doivent d’ailleurs s’attendre à passer par la case chômage au moins deux-trois fois. Rien d’étonnant, donc, que la reconversion professionnelle soit si bien vue : c’est un peu devenu la norme.
Et pour ceux qui craignent de paraître inconstant et indécis auprès des recruteurs, pas de panique ! Une étude menée par Opinion Way montre que trois recruteurs sur cinq considèrent qu’une reconversion professionnelle est un atout chez un candidat. 60% des chefs d’entreprises et DRH interrogés par Opinion Way confient avoir déjà recruté des personnes qui ont changé de métier, et 86% d’entre eux considèrent ces embauches comme une réussite. Ils estiment d’ailleurs que les personnes en reconversion sont souvent plus motivés, plus dynamiques et apportent un regard différent sur le métier.
Alors changer de métier, oui, mais pour faire quoi ? En terme de popularité chez les reconvertis, les métiers du numérique sont en tête, suivi par l’artisanat et les postes commerciaux. Le plus important, c’est surtout que vos compétences correspondent au métier, il faut donc miser sur les compétences déjà acquises via d’autres expériences, qui puissent être transférables dans d’autres domaine d’activité, comme les compétences relationnelles, par exemple.