Droit à la déconnexion
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Droit à la déconnexion : l’arme indispensable contre le surmenage

Comme nous l’avons déjà souligné dans un précédent article, les outils numériques se sont imposés dans le monde du travail. Une étude réalisée par Opinion Way a révélé que 3 salariés sur 4 utilisent ces outils plus de 3 heures par jour, tandis que plus de la moitié des cadres les utilisent plus de 6 heures par jour.

Nous le savons, les nouvelles technologies ont révolutionné notre façon de travailler : des horaires plus flexibles, une plus grande autonomie des salariés, une meilleure organisation… Cependant, ces outils ont aussi tendance à s’imposer dans nos vies personnelles. Effectivement, 47% des actifs interrogés avouent rester connectés le soir après le travail, 45% pendant le week-end et 35% pendant les vacances. Cette sur-connectivité peut inspirer un sentiment de surmenage : 4 salariés sur 10 disent recevoir trop d’informations. De plus, l’automatisation de certaines tâches peut avoir un effet négatif sur certains secteurs d’activité : 47% trouvent que leurs missions deviennent répétitives, et déplorent le manque de relation avec les clients, qui est aujourd’hui de plus en plus digitalisée.

Pourtant, une loi protégeant le droit à la déconnexion existe et, depuis le 1er janvier 2017, les entreprises comptant plus de 50 salariés sont tenues de faciliter la déconnexion de chacun hors des périodes de travail. Et alors qu’une grande majorité des patrons français disent être convaincus que cette mesure est une bonne idée, il existe encore beaucoup d’entreprises qui n’ont encore rien fait pour favoriser la déconnexion de leurs salariés.

Seulement 24% des plus grandes organisations ont instauré des règles, dont 13% ont imposé une ou plusieurs pauses par jour, loin des outils technologiques. On peut notamment prendre l’exemple de PriceMinister, l’entreprise française de vente en ligne, qui impose à tous ses employés une demi-journée sans mails par mois. Selon le PDG Olivier Mathiot, cette initiative a aussi un objectif pédagogique pour ré-apprendre à utiliser les mails, parfois utiliser en excès ce qui peut devenir « contre-productif ».

Quelques entreprises du CAC 40 ont également encouragé les managers à ne pas envoyer de mails en dehors des heures de travail, et d’y rajouter cette phrase en signature : « Mon mail n’appelle pas de réponse immédiate ».

Des mesures assez simples, mais on l’espère efficaces, puisque le problème du surmenage et du burn-out semble être un des véritables fléaux du travail au XXIème siècle. Jean-Denis Budin, auteur du livre « Ne vous tuez pas au travail », explique que les 3 S du surmenage moderne sont : la suractivité, le stress prolongé et le manque de sommeil. Selon une étude de l’Insee, réalisée en 2012, les Français ont d’ailleurs perdu plus de 18 minutes de sommeil en 25 ans. La cause ? Un travail envahissant.

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