Les outils numériques s’imposent dans le monde du travail
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Les outils numériques s’imposent dans le monde du travail

La Direction de la Recherche du Ministère du Travail a publié, la semaine dernière, une étude démontrant que les outils numériques se sont diffusés dans toutes les catégories socio-professionnelles. On s’aperçoit notamment que les salariés d’aujourd’hui sont de plus en plus connectés, certains diront même « sur-connectés ».

En se basant sur les résultats de son enquête sur les conditions de travail réalisée en 2013, le Ministre du Travail déclare que 99% des cadres et salariés en professions intellectuelles utilisent les nouvelles technologies, contre 85% en 1999.

Ordinateurs, portables, intranet, messagerie professionnelle, Internet… Difficile pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui d’imaginer une journée de travail sans ces outils. Pourtant, en 1998, la moitié seulement des salariés les utilisaient régulièrement, alors qu’on en comptait 71% en 2013. On notera tout particulièrement la progression impressionnante des ouvriers : ils étaient un sur cinq à utiliser le numérique dans leur profession en 1998, puis un sur trois en 2013.

En plus de devenir de plus en plus communs sur le lieu de travail des Français, ces outils sont également devenu indispensables. En 2013, le Ministère du Travail rapporte que 45% des salariés les utilisaient au moins trois heures par jour. Aujourd’hui, alors que ces dispositifs se développent de plus en plus, ils permettent même de travailler en dehors des heures de bureau, et c’est ce que font 85% des salariés français. D’ailleurs, le télétravail se fait de plus en plus populaire, en France, puisque l’on comptait 16% de télé-travailleurs en 2017. C’est encore peu face au pays Anglo-Saxons (entre 25 et 30%), mais cette tendance semble vouloir progresser dans les années à venir. Beaucoup considèrent que c’est un gain de temps (moins de temps perdu dans les transports) et que cela leur permet d’organiser plus librement leurs vies professionnelles et leurs vies privées.

Mais cette omniprésence des nouvelles technologies n’est pas toujours vue d’un très bon oeil. Pour certains, cela entraînerait la sur-connectivité des employés, elle-même entraînant du stress et le risque de burn-out. En 2016, Secafi/Université de Toulouse, a publié une enquête où 2000 salariés français ont été interrogés sur l’impact des outils numériques sur les conditions de travail. Sur le sujet de l’empiétement de la vie au bureau sur la vie à la maison, 77% disent que cette situation génère l’irritabilité, des reproches et des tensions avec leurs entourages. 35% admettent avec des difficultés à réguler et à éviter les débordements trop invasifs sur leurs vies de familles. Pour palier à cela, la France instaurait, en 2016, la loi El Khomri donnant le droit à la déconnexion.

Pourtant, les outils du numérique peuvent être vu comme un levier d’amélioration des conditions de travail. C’est également ce que nous montre les résultats de l’enquête Secafi/Université de Toulouse :

  • 76% des salariés interrogés considèrent qu’ils limitent les déplacements jugés peu utiles
  • 88% considèrent qu’ils favorisent les coopérations
  • 65% considèrent qu’ils développent l’autonomie
  • 74% considèrent qu’ils améliorent l’efficacité

Le Ministère du Travail s’inquiète notamment pour les 6,5% de salariés encore non-connectés. Ils ont accès aux outils nécessaires, mais n’ont pas Internet, ni d’outils intranet et de messagerie professionnelle. Ce cas concerne principalement les moins de 25 ans, les employés non-qualifiés et les ouvriers, et s’apparente souvent à des conditions de travail pénibles.

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