Commerce International : une guerre en perspective ?
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Commerce International : une guerre en perspective ?

Le président américain Donald Trump et ses tweets incendiaires risquent de faire trembler le marché international cette semaine. Mercredi, il recevra la visite du président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, à Washington. L’objectif ? « Une désescalade » des tensions actuelles touchant le commerce international.

En effet, au mois de juin, Donald Trump mettait en place des droits de douane répressifs sur l’aluminium et l’acier européens. Après le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat et le nucléaire iranien, cette nouvelle avait davantage creusé l’écart entre les deux puissances. Le président américain allait même jusqu’à qualifier l’Union Européenne « d’ennemie ». Face à tant d’hostilité, l’Europe avait contre-attaquée en surtaxant des produits américains emblématiques (le jean, le beurre de cacahuète, et les motos Harley-Davidson, pour ne citer que quelques exemples), l’objectif étant de compenser les pertes causées à l’industrie à hauteur de 2,8 milliards d’euros.

À présent, Donald Trump parle d’instaurer une taxe de plus de 20% sur les importations automobiles en provenance d’Europe. Non seulement cela irait à l’encontre des règles de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), mais, selon la chancelière Allemande Angela Merkel, cela mettrait aussi « en danger la prospérité de nombreuses personnes dans le monde ». Effectivement, en Allemagne, l’automobile est un secteur clé qui emploie près de 800 000 personnes. Si toutefois Trump passait à l’action, Bruxelles a déjà mis en place une nouvelle liste de produits américains susceptibles d’être soumis à des droits de douane. « Nous continuerons de répondre aux provocations » a affirmé Jean-Claude Juncker.

Pourtant, Cecilia Malmström, la commissaire européenne au Commerce qui fera également partie du voyage à Washington mercredi avec Jean-Claude Juncker, affirme qu’ils s’y rendent avec « les meilleures intentions » et espèrent qu’ils pourront « sortir des sentiers battus pour trouver une solution ».

Ce ne sera cependant pas le seul sujet contentieux à aborder, puisque le président Donald Trump a accusé l’Europe, il y a moins d’une semaine, de manipuler sa monnaie pour gagner en compétitivité. Quelques jours plus tôt, il faisait les mêmes reproches à la Chine : « Regardez l’euro, […] il tombe ! La Chine : leur monnaie est en chute libre. Cela nous met dans une position désavantageuse. »

Sur le sujet, Bruno Le Maire, le ministre des Finances français, répond catégoriquement : « Les critiques du président américain sur la monnaie européenne sont infondées. Le cours de l’euro est le reflet des réalités économiques, des fondamentaux économiques des dix-neuf États membres de la zone euro. »

En attendant, la Chine subit le même sort que les Européens : le 6 juillet Trump mettait en place des taxes douanières additionnelles de 25% sur 34 milliards de dollars d’importations chinoises, auxquels il prévoit encore d’ajouter 16 milliards de dollars.

Une situation délicate, donc. Les enjeux qui se dérouleront mercredi seront décisifs pour le futur du commerce international.

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