Un écran d'ordinateur avec une photo d'un document où il est écrit : "Lie detector test"
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Faut-il mentir pour être recruté ?

Il a été prouvé que nous mentons en moyenne deux fois par jour. Cette information peut paraître choquante, mais il faut prendre en compte tous les petits mensonges par omission du quotidien : « je suis en route, j’arrive dans 5 minutes », « oui, je vais très bien » … Bref. On sait que d’être 100% honnête et transparent à chaque seconde serait quasi impossible… Et probablement mal reçu !

Mais la malhonnêteté peut parfois aller plus loin que ça ; les médias nous le prouvent constamment. Il n’est pas rare que des scandales éclatent dans les hautes sphères de la société, où nous nous apercevons que les individus au pouvoir ne font pas toujours preuve d’une grande intégrité, ni d’une grande honnêteté. C’est arrivé suffisamment souvent qu’à présent il est presque accepté que, pour réussir, il faut mentir et tricher. Il faut toutefois se rappeler que les médias auront forcément moins d’intérêt à parler de ceux qui ont réussi sans faire de vagues, et que cette grande couverture médiatique nous amène à penser que les fraudeurs et les menteurs sont plus nombreux qu’ils ne le sont vraiment !

Toujours est-il que le débat persiste et que la question de l’honnêteté se pose encore à toutes les échelles de la société. Une étude récente a démontré que 3 salariés français sur 10 se disent prêts à mentir pour faire avancer leur carrière. Mais est-ce vraiment la meilleure route pour atteindre le succès ? Tel qu’est actuellement le marché du travail, tout indiquerait que non.

Les entreprises d’aujourd’hui sont de plus en plus nombreuses à prôner les valeurs de transparence et de respect. Autant vos clients que vos collaborateurs, attendent à présent de vous un code de conduite éthique et moral. Le moindre doute sur votre honnêteté, la méfiance et le mépris s’installent. Ceux qui mentent et qui manipulent pour arriver à leurs fins auront peut-être du succès les premières fois, mais ils ne pourront pas constamment duper leurs interlocuteurs. Une fois que la confiance est cassée, elle est souvent très difficile à regagner. Et on sait qu’il est six fois plus facile de garder un client que d’en acquérir un nouveau… Il est donc beaucoup plus judicieux, à long terme, de soigner vos relations déjà existantes. Et c’est un peu le problème avec le mensonge : c’est une solution qui peut parfois être efficace, mais uniquement à court terme. Il finit toujours par revenir nous hanter plus tard.

Avec les nouvelles exigences du marché, la transparence et l’honnêteté sont des avantages concurrentiels de taille, et des conditions essentielles à l’atteinte des objectifs d’une entreprise… Mais ce sont aussi des avantages importants en recrutement.

Plus d’un candidat sur deux admet avoir déjà menti sur son CV et, parmi eux, 9 candidats sur 10 pensent même qu’il est normal de le faire. En général, les candidats ont tendance à mentir sur leurs expériences et à enjoliver leurs compétences. Cela peut paraître tentant, mais c’est en réalité une très mauvaise idée. Plus de 9 recruteurs sur 10 (autant en entreprise qu’en cabinet) effectuent systématiquement un contrôle de références des candidatures auprès de leurs anciens employeurs. Et sans compter, en plus, sur l’entretien d’embauche. C’est une chose de mentir sur le papier, c’en est une autre de prouver ses mensonges face à un professionnel qui sait exactement quelles questions vous poser pour vous tester. À la moindre incohérence, au moindre doute, non seulement vous perdez toutes vos chances de décrocher le poste en misant sur vos autres qualités, mais en plus vous courrez le risque d’être black-listé par l’entreprise et/ou le cabinet de recrutement. En effet, ces derniers communiquent entre eux ce type d’information, et vous pourriez bien ruiner votre réputation pour le reste de votre carrière.

Face à une lacune, il vous mieux jouer la carte de la transparence, tout en mettant en valeur vos autres qualités et atouts qui pourraient faire la différence face à vos concurrents. Une enquête réalisée par l’University College de Londres a d’ailleurs prouvé qu’avouer ses défauts à un recruteur augmentait les chances d’un candidat d’être embauché. Cela permettrait même de gagner en crédibilité et en capital sympathie : le recruteur verra que vous êtes ludique sur vos capacités et que vous n’avez pas peur de parler de vos faiblesses… un indicateur que vous n’aurez donc pas peur d’essayer de vous améliorer !
Les profils trop lisses et trop parfaits apparaissent souvent comme inauthentiques. Un CV trop parfait, c’est justement un CV qui suscite le doute. N’ayez pas peur de rester vous-mêmes et assumez vos imperfections ! Aujourd’hui, les entreprises ne cherchent plus des diplômes, ni même des parcours professionnels sans faute ; elles cherchent des personnalités, des personnes capables de s’adapter et de faire vivre leurs valeurs au quotidien. Et ce sont des qualités sur lesquelles vous ne pouvez pas mentir…

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