Le bien-être au travail : la solution pour augmenter la productivité ?
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Le bien-être au travail : la solution pour augmenter la productivité ?

Le bonheur des salariés peut-il vraiment impacter leur productivité ? C’est une question qui a intrigué un grand nombre de chercheurs, et la réponse est unanime. Oui, le bien-être au travail, aussi appelé QVT (Qualité de Vie au Travail) a une conséquence directe sur le degré d’implication des employés à leurs postes.

Parmi un nombres d’études et de tests similaires, on peut notamment retenir celle du département d’économie de l’Université de Warwick, en Angleterre. Cette dernière consistait à mener une expérience sur deux groupes de travailleurs. À l’un des groupes, l’équipe de chercheurs à donné du chocolat et des fruits, tandis que l’autre groupe était encouragé à parler de traumatismes qu’ils avaient vécu. Ensuite, les deux groupes devaient effectuer des exercices mathématiques chronométrés. Le premier groupe, à qui l’on avait donné des chocolats et des fruits, s’est révélé plus rapide, avec une moyenne de 10 à 12% de meilleures réponses que le second groupe. La conclusion est sans appel : lorsqu’on se sent bien, on est plus performant.

Alors que le mot a commencé à se répandre dans le milieu professionnel, les entreprises ont été de plus en plus nombreuses à mettre en place des dispositifs afin d’assurer le bien-être de ses salariés. Le « fun » au travail n’est donc plus exclusivement réservé aux start-up, et on le retrouve même dans des entreprises plus traditionnelles. Salle de sport, salle de sieste, ambiance zen, massage, mais aussi activités de team-building et soirées afterwork… Les managers ne manquent pas d’imagination pour s’assurer du bonheur de tous. On voit même se profiler, depuis quelque temps, le nouveau métier de « Chief Happiness Officer », qui veille quotidiennement à ce que les désirs et besoins des salariés soient entendus. On parle de « management cool ».

Avec cette nouvelle façon de voir l’entreprise, les salariés sont encouragés à s’habiller comme ils veulent, et à exprimer leurs individualités. Le mot d’ordre, c’est d’être soi-même. Les conséquences de ce nouveau type de management sont, entre autres, des salariés plus motivés, qui n’ont pas peur d’innover et qui sont moins souvent absent, car plus impliqués. Les entreprises gagnent alors en créativité et en performance, donc en compétitivité.

En effet, à en croire un certain nombre d’études sur le sujet, ce n’est pas l’argent qui va motiver les salariés, mais la reconnaissance de leurs collègues et de leurs patrons, ainsi que la sensation qu’on leur fait confiance et qu’ils ont l’espace nécessaire pour s’épanouir professionnellement au sein de l’entreprise. Parfois, la compétition peut aussi être un moteur de taille pour des travailleurs qui aiment se mesurer aux autres dans un environnement collaboratif et sain.

Mais lorsque l’on parle de bien-être, on ne parle pas seulement de sucreries disponibles au bureau. Il faut aussi que l’entreprise se montre concernée par la santé de ses salariés. Une étude britannique a notamment démontré que 1 entreprise sur 4 avec un budget important consacré à la santé de ses employés avaient vu une réduction de 16% de perte de productivité.

Mais un management qui se veut trop « cool » peut aussi avoir des conséquences négatives. Certaines entreprises l’utilisent uniquement comme un outil de communication externe, à seule fin de se donner une image positive pour attirer à la fois plus de salariés, mais aussi plus de clients. On peut prendre l’exemple d’Amazon qui fait vivre à ses employés des conditions de travail très dures mais qui, à côté, fait miroiter une image d’entreprise « fun ».

De plus, il peut arriver qu’en se sentant trop bien au travail, on en arrive à troubler la limite entre sa vie professionnelle et sa vie privé, et particulièrement entre le travail et le loisir. C’est exactement ce qui se passe avec Google, qui met en place des dispositifs hors de prix et incroyables pour faire de la vie de ses employés un véritable paradis. Tout est fait pour que le salarié n’ait aucune raison de quitter l’établissement ; il peut y trouver des médecins, un coiffeur, et même des avocats pour recevoir des conseils d’ordre juridique. Google s’assure également que ses employés mangent très bien : à chaque coin du monde, les quartiers du géant numérique comportent un restaurant gourmet, gratuit, où tout est fait pour que la queue y soit longue. Pourquoi ? Parce que quand on attend avec un collègue, on discute, et la discussion mène à des idées, et des idées mènent à des projets. Les employés sont donc constamment scrutés et contrôlés pour les pousser à toujours être plus productifs. Le problème c’est que cette logique de sur-performance peut avoir des effets néfastes sur ceux qui la subissent, et peut mener au burn-out.

Enfin, lorsque chaque tâche professionnelle est transformée pour ressembler à un jeu, il peut être dur pour certaines personnes de vraiment travailler, et on se retrouve alors avec l’effet inverse voulu : pas de productivité du tout.

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