Un homme de dos devant une fenêtre donnant sur une ville avec des gratte-ciels. Il est au téléphone.

Ghosting : le nouveau fléau du recrutement ?

Le phénomène du « ghosting » fait beaucoup parler de lui dans le milieu du recrutement. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Ce terme vient, à la base, des sites de rencontres et il est utilisé le plus souvent quand une personne avec qui on a « matché » ne nous donne soudainement plus de nouvelles. En recrutement, on parlera plus particulièrement de « candidat fantôme » soit un candidat qui disparaît du jour au lendemain durant le process de recrutement, ne répondant plus aux mails et aux nombreux appels téléphoniques.

Bien que le terme soit particulièrement à la mode en ce moment, le concept en lui-même est loin d’être nouveau. Combien de candidats se sont retrouvés sans nouvelles des recruteurs après l’envoi de leur CV ou même après un entretien ? Le marché de l’emploi se transforme et la forte pénurie de talents que subissent actuellement certains secteurs a inversé la tendance. Le rapport de forces a changé et, à présent, les candidats les plus courtisés peuvent se permettre de choisir à qui ils répondent ou non. Pour les entreprises, le « ghosting » peut être très coûteux, autant en matière d’argent que de temps. Mais pour les candidats engagés dans plusieurs process de recrutement à la fois, le « ghosting » fait simplement partie du jeu !

Pourtant, il n’est pas conseillé aux candidats d’en abuser : à trop pratiquer le « ghosting », ils courent le risque de se forger une très mauvaise réputation et de se faire black lister par les recruteurs. On peut cependant émettre deux hypothèses pour expliquer pourquoi les candidats continuent à mettre en péril leur image :

  • L’être humain a tendance à éviter les situations inconfortables, comme l’annonce de mauvaises nouvelles et les conflits. Appeler son interlocuteur pour expliquer qu’ils ne sont finalement plus intéressés par l’offre et qu’ils souhaitent arrêter un process déjà bien engagé peut être difficile pour certains candidats. Alors ils optent pour l’option la plus simple : s’éclipser sans rien dire.

 

  • Le candidat est déjà impliqué dans plusieurs process et il dispose de très peu de temps pour se prononcer auprès de l’entreprise la plus rapide !

 

On en vient ainsi à la prochaine question : comment les entreprises peuvent-elles éviter de se faire « ghoster » ? Pour commencer, il est très important de soigner son process de recrutement. En effet, la première cause du « ghosting » est un process trop long. Les candidats peuvent vite perdre leur motivation et implication quand les entretiens s’étalent sur des semaines, voire des mois. Cela leur laisse aussi le temps de postuler chez la concurrence.

Souvenez-vous aussi de bien personnaliser vos échanges avec les candidats. Bannissez, si possible, les mails génériques et les messages types. Le candidat sera beaucoup moins enclin à « ghoster » son interlocuteur s’il a l’impression de parler à un autre être humain et non à l’entreprise elle-même.

C’est aussi pourquoi la communication est un point clé pour la réussite d’un process. Une bonne expérience candidat passe par une communication claire, honnête et constante. Le manque de communication peut être très mal interprété par le candidat, surtout quand il est dans une position où il sait qu’il est jugé sur son parcours et ses compétences. Après un entretien, sans un retour immédiat de l’entreprise, il peut s’imaginer qu’il n’a pas su convaincre son interlocuteur et il va ainsi continuer sa recherche d’emploi.

Une communication rapide et efficace ne veut pas forcément dire que vous devez prendre des décisions hâtives et recruter trop vite. Cela veut simplement dire qu’il faut faire des retours réguliers au candidat, en lui faisant un premier feedback sur son entretien par exemple, et en l’informant des prochaines étapes du processus de recrutement. En cas d’imprévu et de retard sur ce process, il est important d’avertir le candidat et de le rassurer en lui précisant que sa candidature est bien toujours d’actualité. Une fois la décision prise, ne tardez pas à l’en informer, même si la réponse est négative. Cela joue énormément sur votre image et votre marque employeur.

C’est aussi en personnalisant votre discours que vous arriverez mieux à le convaincre de choisir votre entreprise plutôt qu’une autre. Prenez le temps d’écouter ce qu’il a à dire : quelles sont ses valeurs ? Qu’est-ce qu’il attend d’une entreprise (formation, perspective de carrière, outils de travail, ambiance, etc.) ? Une fois que vous aurez les réponses à ces questions vous aurez également une meilleure compréhension de son profil et vous pourrez plus facilement vous rendre compte s’il est en adéquation avec vos attentes. Si c’est le cas, vous pourrez donc adapter votre discours et utiliser les bons arguments pour faciliter son choix et accroître son engagement auprès de votre entreprise.

Il est également très important d’aider les candidats à se projeter dans l’entreprise à long terme : parlez-leur de possibilités d’évolution, de collaborations à l’étranger, de nouvelles stratégies… Ils auront plus de mal à vous « ghoster » s’ils savent à quoi ils renoncent exactement sur les 5, voire les 10 prochaines années.

Enfin, le meilleur moyen de réduire vos risques de vous faire « ghoster » par vos candidats est de constamment mesurer, analyser et optimiser vos processus de recrutement et votre expérience candidat. Pour cela, vous pouvez notamment leur demander de remplir des questionnaires de satisfaction rapides. Il est primordial de rester attentif : à quelle étape du process les candidats sont-ils plus susceptibles de partir ? C’est donc l’étape sur laquelle vous devez retravailler.

Attention, le « ghosting » n’arrive pas exclusivement avant l’embauche. Il arrive parfois que des candidats le pratiquent, même après avoir signé le contrat ou pendant la période d’essai. C’est pourquoi il est également très important de soigner l’intégration du candidat dans l’entreprise. L’idéal est même de commencer cette intégration avant même son premier jour, en l’invitant notamment à des évènements en interne. S’il sait qu’il fait déjà partie de l’équipe et qu’il est attendu, il sera beaucoup moins enclin à disparaître sans donner de nouvelles.

Pour conclure, on peut dire que même si le « ghosting » est de plus en plus fréquent, il reflète finalement le marché du travail actuel et il peut être évité si le process de recrutement est soigné.

Partager
Envoyer
Copier le lien