Un panneau rouge avec écrit "For Hire" qui signifie "disponible à l'emploi" en anglais.
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Faut-il laisser sa chance à un profil en reconversion ?

La crise sanitaire s’est révélée être un véritable électrochoc pour un grand nombre d’actifs, qui ont réalisé que leur travail ne leur permettait pas de s’épanouir. Les périodes de confinement, notamment, se sont présentées comme des occasions de réflexion sur le sens du travail et notre place dans la société. Une introspection productive puisque selon une étude réalisée en 2021, un actif sur cinq est engagé dans une démarche de reconversion professionnelle.

Côté entreprise, cependant, les aprioris ont la vie dure et embaucher un profil reconverti continue d’être vu comme une prise de risque que beaucoup de structures ne sont pas prêtes à prendre. Aujourd’hui, en France, le diplôme et le cursus académique d’un candidat sont encore très importants et rassurent beaucoup les recruteurs. Miser sur un profil en reconversion est un acte de confiance qui se base avant tout sur le potentiel que l’on perçoit et non sur les résultats déjà obtenus.

D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises sont prêtes à prendre ce risque et se focalisent à présent davantage sur les soft skills et la personnalité des candidats, plutôt que sur leurs certifications. Un pari qui semble porter ses fruits puisque sur les 62% d’entreprises qui affirment avoir déjà embauché un profil en reconversion, 86% d’entre elles se disent « pleinement satisfaites » de leur recrutement.

Il est donc grand temps de tordre le cou aux préjugés négatifs sur la reconversion professionnelle. Voilà toutes les bonnes raisons de sauter le pas et de donner sa chance à un profil reconverti :

Preuve d’une grande motivation

Ce n’est pas donné à tout le monde d’abandonner sa carrière pour se lancer dans un domaine différent et, d’une certaine manière, « repartir de zéro ». En général, la motivation première de cette démarche est la passion. Rares sont ceux qui changent de vie du jour au lendemain ; cela implique une réflexion et une remise en question importantes. Une fois le pas franchi, le profil reconverti est prêt à tout pour qu’on lui laisse sa chance de faire ses preuves et monter en compétences. Leur projet professionnel a été soigneusement mûri depuis un certain temps et leur choix de postuler n’est pas un choix par défaut, au contraire : il résulte d’une motivation sans pareille.

Preuve d’une grande adaptabilité

Il existe peu de bouleversements plus importants dans une vie que le changement de carrière. Un profil en reconversion professionnelle prouve qu’il est ouvert d’esprit et capable de s’adapter au changement. Aujourd’hui, plus que jamais, l’adaptabilité est une compétence-clé, très recherchée par les entreprises qui se préparent déjà aux prochaines périodes de crise. Cette agilité est plus difficile à repérer chez un profil plus « classique », qui n’est pas sorti des clous de sa formation initiale.

Des compétences transversales

Si l’ancien poste (ou l’ancien secteur d’activité) du candidat n’a rien à voir avec ce qu’il cherche à faire aujourd’hui, cela ne veut pas dire qu’il ne possède aucune compétence pour réussir. Que ce soit de l’ordre du savoir-faire ou du savoir-être, il existe de nombreuses compétences transposables d’un métier à l’autre : organisation, communication, management, présentation, etc. Tout profil en reconversion a la possibilité de s’appuyer sur un socle de compétences et de connaissances déjà acquises dans leur précédente carrière. De fait, aucun candidat ne repart vraiment de zéro. Certains peuvent même partir avec un avantage important par rapport aux profils juniors, qui ont la bonne formation mais pas forcément les compétences et l’expérience recherchées.

De plus, dans certains cas, les profils en reconversion peuvent jouer la carte de la double compétence. On peut ainsi prendre l’exemple d’un médecin qui voudrait se reconvertir dans le domaine de l’assurance santé ; il part nécessairement avec un fort avantage, même s’il lui reste de l’expérience et des compétences à acquérir.

Des connaissances théoriques à jour

Rares sont ceux qui se lancent dans une reconversion professionnelle sans suivre une formation professionnalisante et/ou informative en amont. Que ce soit en autodidacte par la lecture et internet ou par le biais d’une certification reconnue par l’état, le profil en reconversion est souvent doté d’un savoir théorique actualisé, à l’inverse de ceux qui exercent le métier depuis longtemps, sans forcément faire de formations complémentaires.

La capacité de remise en question

Les candidats qui démarrent une nouvelle carrière se préparent à entrer dans l’entreprise en tant que « junior » ; ils savent qu’ils ont encore beaucoup à apprendre et que l’entreprise qui leur laissera leur chance aura beaucoup à leur apporter. Ils sont donc prêts à remettre en question ce qu’ils pensent savoir du secteur et du métier, et n’ont pas d’égo mal placé face au feedback constructif. Ils sont même plutôt enclins à être ouverts au critique, car ils sont dans une dynamique de croissance et d’apprentissage.

Développer la diversité de l’entreprise

Un candidat qui a évolué dans un contexte professionnel différent que les autres membres de son équipe a un regard tout neuf et une perspective unique à apporter. Il a été prouvé, d’ailleurs, que les profils atypiques représentaient une belle opportunité pour les entreprises qui veulent développer la diversité de leurs équipes et ainsi diversifier les points de vue et les opinions. Finalement, c’est une collaboration positive pour tout le monde : le candidat a une chance de faire ses preuves et monter en compétences et l’entreprise se retrouve enrichie de son expérience professionnelle unique.

Une rémunération progressive

Enfin, d’un point de vue plus technique, les profils en reconversion peuvent présenter un autre avantage pour les entreprises qui souhaitent recruter, notamment en ce qui concerne la question du salaire. Si vous choisissez de rémunérer un profil en reconversion de la même manière que vos collaborateurs qui exercent ce métier depuis plusieurs années, plusieurs problèmes peuvent se créer. Dans un premier temps, qui dit « salaire élevé » dit « responsabilités importantes » ; or, le candidat en reconversion est encore dans les premiers pas de sa nouvelle carrière et a encore beaucoup à apprendre. Finalement, un salaire élevé peut simplement se transformer en pression supplémentaire, qui pourrait le rendre réticent à assumer sa position de « junior », l’empêchant de demander l’aide dont il a besoin. Dans un deuxième temps, vos autres collaborateurs risquent de trouver la situation « injuste » et refuser d’aider la nouvelle recrue, rendant son intégration difficile.

Il est important d’envisager le recrutement d’un profil en reconversion à travers le prisme de la formation. Certes, le salaire est moins élevé, mais la personne gagne quand même beaucoup à travers les formations et la montée en compétences que lui offre l’entreprise. L’objectif est de rassurer le candidat en lui expliquant que son niveau d’expérience et de connaissance sera proportionnel avec son salaire, que vous pourrez revoir à la hausse une fois qu’il aura fait ses preuves.

Attention, cela veut dire que pour embaucher un profil en reconversion, il faut d’abord avoir les moyens de le former et de l’accompagner dans ses débuts de prises de poste. Il ne s’agit pas de lui fixer un salaire bas et de le laisser se débrouiller une fois en poste.

Êtes-vous à présent convaincu de l’intérêt de recruter un profil en reconversion ? Il faut savoir que c’est une stratégie de recrutement qui est amenée à devenir indispensable puisque 60% des métiers qui s’exerceront en 2030 n’existent pas encore. Les individus qui feront toujours le même métier tout au long de leur carrière vont se faire de plus en plus rares, et la reconversion professionnelle pourrait bien devenir un passage obligatoire dans toutes les carrières à venir.

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