Un panneau STOP au-dessus duquel il y a deux petits panneaux verts avec écrit "homework" et "procrastination".
7 min

Comment lutter contre la procrastination au travail ?

« Je le ferai demain… »
Cette phrase, nous l’avons tous prononcée un jour. Que ce soit pour remettre à plus tard une tâche administrative ou ménagère fastidieuse ou un dossier important au bureau. En fait, c’est devenu un phénomène tellement courant dans notre vie quotidienne que cela porte même un nom : la procrastination.

Le terme vient du latin « procrastinatio », qui signifie « ajournement » ou « délai ». Vous l’aurez compris, la procrastination désigne la tendance à remettre au lendemain ce que l’on pourrait (et devrait) faire maintenant. Que ce soit dans notre vie professionnelle ou personnelle, nous avons tous connu la procrastination !

Selon un sondage réalisé en 2018, 49% des Français procrastinent au moins une heure par jour. D’après eux, ils le font afin de travailler, plus tard, dans de meilleures conditions (64%), pour réduire le stress (46%) et pour être plus heureux (42%).

S’il existe plusieurs raisons à la procrastination, il existe également plusieurs profils de procrastineurs :

  • L’inquiet, qui a peur d’échouer et de perdre le contrôle.
  • Le perfectionniste, qui a peur de rendre un résultat insatisfaisant et ainsi de décevoir les autres.
  • Le provocateur, qui interprète les instructions des autres comme une tentative de contrôle. Il aura tendance à procrastiner pour aller contre les ordres et les suggestions qui lui sont donnés.
  • Le rêveur, qui a peur des challenges trop importants. Il a du mal à retranscrire ses grandes idées en réalité.
  • Le faiseur de crise, qui aime vivre dans l’urgence et qui estime qu’il est le plus efficace quand il travaille à la dernière minute.
  • Le débordé, qui procrastine car il a du mal à gérer son temps et sa dose de travail.

La première étape pour arrêter de procrastiner est d’identifier son profil et de comprendre les raisons qui nous poussent à tout remettre à plus tard. Une fois ces raisons identifiées, il sera plus facile d’agir pour les éliminer.

Il est important, toutefois, de rappeler que la procrastination n’est pas toujours négative. Certes, parfois on remet à plus tard pour les mauvaises raisons, mais il arrive qu’on le fasse pour des raisons plus positives. En effet, il existe ce qu’on appelle la « procrastination active », qui est la décision de repousser intentionnellement une tâche pour booster notre productivité. Exemple : vous décidez de reporter une mission importante, car vous savez que vous serez dans de meilleures conditions plus tard pour la mener à bien. La procrastination peut donc parfois avoir ses avantages.

Cependant, la plupart du temps, la procrastination est due à un manque de confiance en soi et à l’anxiété : on craint de ne pas arriver à faire une tâche, car on ne s’en croit pas capable. Donc on repousse l’échéance le plus possible. Le problème, c’est que cela a des conséquences : plus on repousse, plus on est anxieux et plus on s’imagine incapable de réussir. De plus, la procrastination entraîne souvent un fort sentiment de culpabilité, qui renforce le mal-être que l’on ressent.

Alors comment faire pour s’empêcher de rentrer dans ce cercle vicieux ? Voilà quelques conseils à suivre pour bannir à jamais la procrastination intempestive et négative de votre quotidien !

Se donner une vraie motivation

La vraie question à se poser est : pourquoi ai-je besoin de faire cela ? Quand on a le choix entre regarder la télé et faire sa déclaration d’impôt, il n’est pas très difficile de choisir l’activité qui nous plaît le plus. Or, ce n’est pas une question de plaisir mais d’importance. Et il est bon, parfois, de se rappeler pourquoi on doit faire certaines choses. La question n’est donc pas : « qu’est-ce que j’ai envie de faire ? » mais plutôt : « qu’est-ce que je gagnerai à faire cette tâche ? »

Découper les tâches et se mettre des deadlines

Face à une mission très importante (et très longue), on peut vite se sentir submergé. Si on imagine un gros projet comme une très grande montagne à franchir, le plus logique serait de la gravir petit à petit, un peu tous les jours. La dernière chose à faire serait donc d’entamer l’ascension au dernier moment et de ne se donner que quelques heures pour réussir.

C’est pourquoi il est important de diviser nos objectifs et nos projets en plusieurs tâches, plus petites. Parfois, on ne sait tout simplement pas par où commencer et c’est ce qui finit par nous faire abandonner ou repousser une activité. En découpant ce que l’on a à faire en plusieurs étapes, il est plus facile de tracer un chemin clair et direct vers la réussite.

C’est aussi pour cela qu’il est important de se fixer des délais. Il est effectivement plus facile de se mettre au travail quand on a une idée précise du temps que cela va prendre et quand la tâche sera terminée.

La règle des cinq minutes

C’est une autre technique permettant de surmonter les débuts difficiles, où on ne sait pas trop par où ni comment commencer. Imaginons que vous deviez rédiger un rapport de 50 pages. Vous commencez par vous dire que ce sera très long et vous pensez déjà aux heures que vous allez passer à la rédaction de ce rapport. Du coup, vous repoussez ce moment, car l’idée de vous asseoir des heures à faire la même chose vous angoisse.

Pour se donner la force de commencer, on lance un chronomètre pour 5 minutes et on s’assoit à notre poste de travail. Sans réfléchir, on commence alors à poser ses premières idées sur papiers, à élaborer un plan ou, qui sait, à rédiger déjà les premières phrases. Après ces 5 minutes passées, la tâche nous apparaît déjà beaucoup plus abordable.

Commencer par le plus difficile

On fait souvent l’erreur de commencer notre journée de travail par les petites tâches faciles et rapides, pour ensuite, plus tard dans la journée, s’attaquer aux gros projets à importance élevée. C’est dommage, car c’est souvent en début de journée qu’on est le plus efficace ! L’idéal est donc de commencer les tâches les plus difficiles dès le matin et se réserver les plus agréables et les moins complexes l’après-midi. Un des gros avantages de cette méthode est que, une fois la tâche compliquée terminée, vous aurez un poids en moins pour le reste de la journée et vous éprouverez également un sentiment de fierté et de soulagement qui vous motivera à continuer et à garder le rythme !

Pour être d’autant plus efficace le matin, vous pouvez également prendre l’habitude, le soir, de préparer tout ce dont vous avez besoin pour le lendemain. Comme ça, vous ne perdez pas de temps en préparation à ce moment-clé de la journée.

Ne pas culpabiliser

Il a été prouvé scientifiquement que les personnes qui se culpabilisent ont plus souvent tendance à céder aux tentations par la suite. En d’autres mots, rien ne sert de vous blâmer, de vous faire des reproches et de vous rabaisser après une rechute de procrastination, car vous ne faites qu’empirer les choses.

Apprenez à être bienveillant avec vous-même et pardonnez vos petits écarts. Vous n’arrangerez rien en attisant le feu de l’anxiété et du manque de confiance de soi.

Pour conclure, rappelez-vous que la procrastination est un phénomène normal que tout le monde expérimente une fois de temps en temps. Il devient vraiment problématique quand il est systématique : c’est là qu’il peut venir mettre en péril votre carrière. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une maladie incurable : tout le monde est capable de se défaire de cette mauvaise habitude. Alors pourquoi pas vous ?

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