Une boîte d'oeufs. Tous les oeufs sont blancs sauf un, qui est marron. Les autres oeufs le regardent bizarrement.
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Les avantages d’être un « outsider » en entreprise

Que ce soit au cinéma, en littérature, en politique ou à travers des mythes historiques et religieux, nous connaissons tous l’histoire de l’outsider qui, malgré son infériorité face à son adversaire bien plus fort et bien plus grand, finit par remporter la victoire. Ce sont des histoires très populaires, car elles prouvent que nous sommes tous capables de surmonter nos faiblesses et accomplir l’impossible.

Aux États-Unis, on parle de « Underdog Effect » ; on distingue alors les « underdogs », les individus en désavantage par rapport aux autres, des « top dogs », c’est-à-dire les favoris, ceux dont les capacités ne sont pas remises en doute.

Il nous arrive à tous de nous retrouver dans la position de l’outsider, notamment dans notre vie professionnelle : on ne se sent pas toujours à la hauteur face à d’autres collaborateurs qui ont plus d’expérience, plus de compétences et un plus grand réseau. Malheureusement, beaucoup ne se rendent pas compte des aspects positifs à être un outsider et ne savent pas comment tourner cette situation à leur avantage.

Une étude menée par Harvard Business Review a démontré la véritable force des outsiders : lorsque notre entourage s’attend à ce que l’on échoue, on est plus enclin à réussir. Plus les attentes des autres à notre égard sont basses, plus nos résultats sont bons. Mais alors pourquoi ?

Sans surprise, la réponse est assez évidente pour qui connaît bien la nature humaine : on aime prouver aux autres qu’ils ont tort. Face aux doutes de nos détracteurs, nous avons tendance à redoubler de motivation et d’effort pour atteindre les objectifs fixés, soi-disant inatteignables pour nous.

Mais attention, car cela n’est pas vrai tout le temps. L’étude d’Harvard Business Review a également apporté une précision importante : c’est uniquement lorsque des personnes que nous estimons peu crédibles doutent de nous que nous sommes en mesure de dépasser leurs attentes. Face aux individus que nous admirons et que nous trouvons légitimes dans leur domaine, la pression et l’anxiété reprennent le dessus sur nos performances, résultant bien souvent en un échec.

Il ne suffit donc pas aux managers d’émettre des doutes envers les capacités de leurs employés pour obtenir d’eux de meilleures performances. Il faut bien évidemment cultiver cet esprit compétitif qui nous pousse à vouloir montrer le meilleur de nous-même et prouver aux autres que nous sommes capables d’accomplir de grandes choses… Mais cette compétitivité ne doit pas être source d’angoisse paralysante. Des recherches ont ainsi montré qu’il était important de se focaliser sur la partie amusante et excitante de la compétition, pour éloigner le stress qui peut parfois l’accompagner, et également préparer psychologiquement les individus aux obstacles et aux échecs.

En parallèle, on s’aperçoit que les outsiders, malgré leurs lacunes, partent tout de même avec un certain nombre d’avantages dans le milieu du travail :

Une grande empathie

Les outsiders savent mieux que personne ce que cela fait d’être sous-estimé… Par conséquent, ce sont des individus qui tendent à développer beaucoup d’empathie pour les autres. Comme nous l’avons déjà évoqué auparavant, l’empathie et l’intelligence émotionnelle sont aujourd’hui des soft skills indispensables pour réussir dans sa carrière.

La prise de risque

Quand personne n’attend rien de vous, vous avez la liberté de faire ce que vous voulez. Une personne qui a déjà fait ses preuves, avec une réputation à tenir, ne peut pas se permettre de prendre trop de risques. Ils doivent respecter les attentes des autres et cela rend leur travail toujours plus compliqué. Les outsiders, en revanche, n’ont pas ce problème. Il peuvent se permettre de prendre des risques, quitte à ne pas toujours suivre les règles et sortir du cadre. Quand l’opportunité se présente, ils ont le pouvoir de se montrer créatif et innovant !

Certes, leurs efforts ne payent pas toujours, mais comme ils n’ont pas peur de tenter de nouvelles choses et de sortir de leur zone de confort, leurs expériences se soldent souvent par l’apprentissage d’une nouvelle compétence.

Une grande motivation

Comme ils sont désireux de faire leurs preuves, ils ont une grande appétence pour les nouvelles expériences et les nouveaux projets. La réponse par défaut de l’outsider est « oui » ; pour eux, rien n’est impossible, car ils n’ont pas peur de l’échec. Pour eux, l’objectif final n’est pas forcément la victoire, puisque de toute façon personne ne leur en croit capable, mais plutôt de monter en compétence et de se mesurer à un nouveau challenge.

Une grande humilité

Cette ténacité et cette résilience s’accompagne souvent d’une grande humilité. La moindre opportunité de faire ses preuves et de monter en compétence est vue comme une chance et est grandement appréciée. Cette gratitude est une qualité très importante pour monter les échelons professionnels. Cet optimisme et cet enthousiasme sont de véritables atouts pour les entreprises. En parallèle, puisque rien ne leur est présenté sur un plateau d’argent, les outsiders ont l’habitude de travailler très dur et d’avoir une grande éthique de travail.

Être le favori ne veut donc pas forcément dire qu’on va réussir. Et le fait que les autres s’attendent à ce qu’on échoue peut avoir un fort impact positif sur nos performances. À condition, bien sûr, de gérer le stress et la pression correctement. Le plus important est d’avoir confiance en soi et de ne pas douter de ses capacités, malgré ce que les autres peuvent en dire.

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