La méthode Ikigai ou comment trouver sa voie

Pour beaucoup d’entre nous, cette période de confinement est aussi l’occasion de prendre du temps pour soi et de se poser les bonnes questions pour la suite. Peut-être que le chômage partiel vous a fait réaliser que vous n’étiez pas heureux dans votre travail et vous redoutez à présent le retour à la réalité et au quotidien… Ou peut-être que vous vous êtes aperçu que vous étiez coincé jusqu’ici dans un « bullshit job » et que vous avez maintenant envie de vous tourner vers une activité professionnelle avec du sens et en accord avec vos valeurs.

Alors que certains trouvent leur vocation dès le plus jeune âge, pour la grande majorité du reste du monde, c’est un exercice très difficile. Beaucoup se demandent encore ce qu’ils aimeraient faire de leur vie. Et il n’y a aucune inquiétude à avoir, c’est tout à fait normal ! La bonne nouvelle, c’est qu’il existe une méthode pour vous aider à trouver votre voie.

Ikigai est un concept qui a vu le jour au XIVème siècle sur l’île japonaise d’Okinawa, aussi surnommée « l’île des centenaires ». En effet, ses habitants sont réputés pour avoir trouvé le secret de la longévité : une alimentation saine et une vie simple et heureuse menée par le principe d’Ikigai.

Ikigai vient de « ikiru » qui signifie « vivre » en japonais, et de « kai » qui exprime « la réalisation de ce que l’on espère ». Il n’existe pas véritablement de traduction française, mais on peut dire que Ikigai représente notre raison d’être et de nous lever le matin. C’est avant tout une philosophie de vie qui permet à tout individu qui l’exerce de trouver le bonheur dans sa vie et dans son travail.

La promesse est de taille, mais rassurez-vous ce n’est pas si difficile à appliquer. La méthode Ikigai se présente le plus souvent sous forme de schéma : quatre grands cercles qui se superposent. Chaque cercle correspond à une question, ainsi la méthode Ikigai consiste à se poser quatre grandes questions.

C’est un exercice d’introspection qui demande du temps et une grande honnêteté envers vous-même. Trouver son Ikigai peut prendre plusieurs jours, plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il est important de vous laisser du temps pour répondre le plus justement possible à ces quatre questions. Vous pouvez notamment vous munir d’un carnet à garder toujours sur vous pour prendre des notes et vous aider à en apprendre plus sur vous.

C’est une question large et il ne faut surtout pas vous censurer. Certaines choses peuvent vous paraître triviales mais chaque élément de votre personnalité compte. Plus la palette de choses que vous aimez est large plus il sera simple pour vous de faire des connexions avec vos réponses aux autres questions. Vous n’êtes pas obligé de répondre à cette question par une liste d’activités, vous pouvez également y ajouter des sentiments, des sensations et des valeurs.

On ne parle pas forcément ici de talents exceptionnels et rares, simplement une liste de choses que vous savez bien faire. Cette liste peut également inclure des qualités humaines et des soft skills : écouter les autres, être patient, être organisé…

C’est une des questions où il est particulièrement difficile d’être honnête. On a tendance à douter de nos capacités et il n’est pas évident de nous reconnaître à nous-mêmes des talents particuliers. Mais il est très important de se montrer objectif pour répondre à cette question. Vous êtes seul face au schéma, personne ne vous jugera pour vos réponses.

Si vous ne parvenez vraiment pas à trouver des domaines dans lesquels vous êtes compétent, vous pouvez directement poser la question à votre entourage.

Il s’agit ici de lister les compétences techniques que vous avez acquises et qui vous ont permis jusqu’ici de gagner de l’argent. C’est aussi là que vous pouvez réfléchir en fonction de vos hobbies et de vos passions quels services vous pourriez proposer contre de l’argent.

L’un des grands secrets du bonheur est de pouvoir être utile pour les autres. C’est d’ailleurs pourquoi nous sommes de plus en plus nombreux à désirer trouver une activité professionnelle qui a du sens. Nous avons tous, quelque part en nous, l’envie idéaliste de changer le monde ! Nous avons tous des causes qui nous touchent particulièrement et pour lesquels nous désirons nous battre. C’est le moment de les lister.

Après avoir répondu à ces quatre questions, il faut ensuite remplir le reste du schéma, c’est-à-dire les espaces où les quatre cercles se rencontrent. Pour ce faire, il faut confronter vos réponses entre elles et trouver les éléments qu’elles ont en commun.

À l’intersection de ce que vous aimez et de vos talents, vous trouverez vos passions. Entre ce que vous aimez et ce dont le monde à besoin, vous trouverez votre mission. Entre ce qui peut vous rapporter de l’argent et vos talents, vous trouverez votre profession. Vous pouvez ainsi dresser une liste de métiers qui découlent de la fusion de ces deux cercles. Et, enfin, entre ce dont le monde à besoin et ce qui peut vous rapporter de l’argent, vous trouverez votre vocation.

Votre Ikigai se trouve à l’intersection de ces quatre domaines, c’est-à-dire les éléments qui ressortent le plus entre vos passions, vos missions, votre profession et votre vocation. En négligeant ne serait-ce qu’un seul de ces quatre domaines, on passe à côté de son Ikigai absolu. Pour être véritablement heureux, il faut pouvoir combiner ses passions avec le sentiment d’être utile et compétent, tout en pouvant s’assurer un équilibre financier.

L’objectif premier de l’Ikigai est l’épanouissement personnel et non matériel. Cela induit que, parfois, pour être plus heureux dans la vie, il faut accepter d’exercer une activité qui rémunère un peu moins bien.

Il est important de se rappeler que l’Ikigai n’est pas forcément un métier. Votre raison d’être ne peut pas se résumer uniquement à votre profession. L’Ikigai est là pour vous mettre sur la voie d’une activité qui vous permettra de vous épanouir, mais il guidera aussi le reste de votre vie : votre temps libre, vos loisirs, etc.

Rappelez-vous également que votre Ikigai n’est pas immuable : il peut évoluer au cours de votre vie en fonction des différents chemins que vous prenez. N’hésitez donc pas à garder votre carnet sur vous pour y travailler régulièrement et être sûr de ne pas passer côté de vos futurs Ikigais.