Crise du recrutement des PME : un frein pour la croissance
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Crise du recrutement des PME : un frein pour la croissance

On compte aujourd’hui plus de 2,5 millions de chômeurs en France métropolitaine, pourtant, selon le ministère du Travail, une entreprise sur trois déclarent ne pas trouver les compétences qu’elles recherchent. Une autre étude récente, publiée en juillet 2018 par BPIFrance, révèle de 41% des entreprises de moins de 250 salariés ont « d’importantes difficultés de recrutement ». À la fin de l’année 2017, la majorité des entreprises ont rapporté des difficultés à signer des contrats longs, selon l’Insee.

Comment peut s’expliquer ce problème ? L’explication la plus souvent mise en avant est le manque de formation. Une entreprise sur trois interrogées par l’Insee dénonce une « indisponibilité de main d’oeuvre compétente ».

« Les difficultés de recrutement touchent tous les secteurs », affirme Denis Ferrand, le directeur général de Coe-Execode, centre d’observation économique et de recherches pour l’expansion de l’économie et le développement des entreprises. « La première raison citée par les chefs d’entreprise, c’est le niveau de qualification. L’inquiétude que l’on peut avoir, c’est que la croissance soit freinée par le manque de main d’œuvre qualifiée. Il se pourrait qu’à moyen terme, la croissance atteigne un plafond pour ces raisons-là. »

En effet, cette situation ralentit la croissance et paralyse certaines entreprises, comme l’explique Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis : « On voit bien que les entreprises pourraient produire plus, puisque la demande est là, si elles n’avaient pas ce problème de recrutement. Si vous essayez d’estimer ce que ça nous coûte, en regardant l’écart entre les carnets de commandes et la production, je pense qu’on perd déjà pas loin d’un demi-point de croissance en rythme annuel. »

Selon l’OCDE, 23,4% des salariés français de 15 à 64 ans sont sous-qualifiés, un taux plus élevé que ceux de nos voisins européens. Mais l’on compte également 11,6% de salariés français sur-qualifiés, encore une fois, un taux plus faible en comparaison avec d’autres pays. Mais la formation ne fait pas tout. Notre retard à l’échelle de l’Europe peut aussi s’expliquer autrement.

« La France a une démographie qui reste dynamique, avec 150 000 actifs en plus chaque année, et des gains de productivité qui restent assez élevés. Ces deux éléments empêchent une baise rapide du chômage » explique Eric Heyer, docteur en économie et enseignant à Science-Po.

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Contact :

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