Vacances : les français n’arrivent pas à déconnecter du travail
Les vacances sont synonymes de repos et de détente, mais ce concept semble compliqué pour la majorité des Français. Selon une étude ciblant plus de 135 000 actifs, ils sont nombreux à ne pas être capables de faire une coupure nette avec leur travail pendant les vacances.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 62% des professionnels interrogés continuent de répondre aux appels et aux mails qu’ils reçoivent en période de congés. Un phénomène de plus en plus normalisé, voir attendu, puisque 52% pensent que leurs collègues restent aussi connectés qu’eux. Et cette ambiguïté entre vie professionnelle et vie personnelle est acceptée par les proches de 58% des individus questionnés. Ils ne sont que 17% à ne se concentrer que sur leurs vacances.
Les raisons de cette connectivité constante ? Un besoin de garder le contrôle, tout d’abord, puis la crainte qu’un collègue fasse une bêtise pendant notre absence, et enfin l’envie d’assurer un suivi continuel des tâches quotidiennes. Pour 59% des Français, cette situation ne les dérange pas du tout. Au contraire, elle aurait même des avantages : 79% déclarent que les nouvelles technologies les aident à passer de meilleures vacances, 68% disent que cela leur permet de mieux se reposer, car les check-up quotidiens les rassurent et les rendent plus sereins. Enfin, pour 75% d’entre eux, cette absence de pause assure un retour au bureau plus agréable. Un détail important quand on sait que 3 Français sur 5 ont besoin, en moyenne, de 3 à 4 jours pour retrouver leur rythme habituel de travail après un congé.
Il semble donc que la loi El Khomri, adoptée en 2016 et défendant le droit à la déconnexion, n’est pas encore pu complètement s’affirmer. De plus, depuis le 1er janvier 2017, les entreprises accueillant plus de 50 salariés, sont tenus d’ouvrir des négociations afin d’instaurer un dispositif de régulation de l’utilisation des outils numériques « en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale » selon l’article 55 de la loi.
Malgré cela, plus d’un Français sur deux ne se considère pas « accro au boulot », même si 18% admet l’être totalement. En effet, on se situe assez loin dans le classement mondial, bien derrière l’Allemagne, où 78% des actifs déclarent travailler au moins une heure par jour pendant leurs vacances, et les Anglais, qui sont 83% dans le même cas.